Message de la directrice générale

Sana Bég, directrice générale, MSF Canada
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Sana Bég Directrice générale MSF Canada

« Elles [les personnes en deuil] ont toutes besoin d’un soutien : elles ont besoin d’être écoutées, de bénéficier de notre compassion, qu’on leur tende la main, voire qu’on pleure avec elles. »

Ces paroles de ma collègue Victoria Lepekha, responsable en santé mentale pour Médecins Sans Frontières (MSF) en Ukraine, reflètent toute l’importance du travail de MSF, qui dépasse la seule prestation de soins de santé.

Cela fait quelques mois que j’ai pris mes fonctions en tant que directrice générale de MSF Canada. Mon parcours avec MSF a cependant commencé il y a sept ans en tant que directrice des communications de MSF en Asie du Sud. Durant cette période, j’ai aussi travaillé directement avec les équipes présentes au Soudan du Sud et en tant que conseillère en communications pour le Yémen, la Syrie et l’Irak.

Le travail de MSF est ancré dans sa volonté d’établir des relations plus significatives et plus solides avec les personnes en situation de vulnérabilité. Ce sont ces valeurs – que partagent à la fois le personnel offrant une assistance médicale et les populations auprès desquelles nous travaillons – qui m’ont motivée à faire partie de ce mouvement international. Ce sont ces mêmes valeurs qui continuent à me motiver chaque jour.

Dans ce numéro de Dépêches, nous souhaitons vous faire découvrir l’histoire de personnes chassées de chez elles pour de multiples raisons comme la guerre, la violence et les difficultés économiques.

Menée en janvier par MSF dans le camp de Zamzam, au Darfour-Nord, une évaluation rapide de la nutrition et de la mortalité a révélé des taux alarmants de
malnutrition parmi les enfants examinés. Soudan, 2024. © Mohamed Zakaria

Vous en saurez plus sur les conséquences dévastatrices des politiques d’immigration en Amérique centrale et au Mexique sur la santé physique et mentale des personnes migrantes et réfugiées. Vous découvrirez les biens les plus précieux que les gens emportent avec eux lorsqu’ils s’apprêtent à traverser la mer Méditerranée dans les conditions les plus périlleuses. Nous vous parlerons également du Soudan, confronté à une immense tragédie humaine depuis que la guerre a éclaté il y a un an.

Souvent, les personnes déplacées de force requièrent des solutions politiques qui sont hors de notre contrôle. Les responsables politiques manquant à leurs obligations, MSF fait ce qu’elle peut pour combler les lacunes. Elle apporte une aide humanitaire cruciale et préserve la dignité des personnes auprès desquelles elle intervient.

SELON MOI, LA FORCE DE NOTRE HUMANITÉ COMMUNE COMPTE PLUS QUE JAMAIS.

MSF continue d’incarner les principes d’indépendance, de neutralité et d’impartialité. Elle souscrit également aux normes de déontologie médicale les plus élevées et s’engage à témoigner lorsque cela s’avère nécessaire. C’est pourquoi selon moi, la force de notre humanité commune compte plus que jamais.

Toutefois, les capacités de MSF sont limitées. Nous avons besoin du soutien moral et financier des personnes partageant les mêmes principes et les mêmes valeurs que MSF. À une époque où ce qui nous manque le plus est une attention humaine, votre attention et la confiance que vous continuez d’accorder à notre travail nous remplissent de gratitude. Merci de jouer un rôle aussi essentiel dans notre action médicale humanitaire.

Aide d'urgence pendant la pandémie

Une équipe MSF, composée de médecins, infirmiers, logisticiens et techniciens biomédicaux, déplace avec soin un patient gravement malade de la COVID-19 à Aden, au Yémen. © Jacob Burns/MSF
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RESSOURCES MOINDRES, BESOINS ACCRUS, NOUVEAUX DÉFIS

Joe Belliveau
Joe Belliveau, Directeur général

J’espère que vous et vos proches vous portez bien après ces derniers mois assez exceptionnels.

Médecins Sans Frontières (MSF), pourtant habituée à naviguer des contextes difficiles, a été mise à rude épreuve par la COVID-19, qui a étiré nos capacités comme jamais auparavant.

Avec les restrictions qui sont en place, il est plus difficile d’amener les médicaments et le personnel sur le terrain là où ils sont nécessaires. Vu les pénuries et la répartition mondiale inéquitable des équipements de protection, tels que les masques et les gants, il est plus ardu d’assurer la sécurité de notre personnel. La pandémie complique également les activités comme la vaccination contre la rougeole et les cliniques mobiles. On constate aussi des impacts indirects, tels le détournement des ressources déjà limitées des systèmes de santé plus faibles et l’aggravation de la violence sexuelle et sexiste, comme nous l’avons vu dans certains de nos programmes.

Mais nos équipes ont mis les bouchées doubles et relevé le défi. Compte tenu des restrictions de voyage, nous avons intensifié le soutien télémédical aux médecins et les formations en ligne pour le personnel de terrain. Les pressions sont immenses, mais nous avons pu maintenir presque toutes nos activités médicales, tout en nous préparant ou en répondant à la COVID-19 dans la plupart des projets.

Le Yémen est à ce jour l’un des pays les plus touchés par le nouveau coronavirus. En mai, sur les 279 admissions liées à la COVID-19 à l’hôpital soutenu par MSF à Aden, on a rapporté 143 décès. Ce taux de mortalité choquant indique que seuls les plus gravement malades entreprennent le voyage pour se faire soigner. À quel point la situation s’aggravera-t-elle au Yémen et dans des endroits comme l’État d’Amazonas au Brésil, Haïti, le Nigéria ou dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh?

MSF a en outre ressenti le besoin de participer aux efforts de riposte dans des endroits où nous n’intervenons pas habituellement, comme en Corée du Sud, en Norvège, en Belgique et même ici au Canada. MSF répond à des épidémies de maladies telles que le choléra, la rougeole et Ebola depuis près de 50 ans. Nous avons des connaissances à partager, même dans les pays aux systèmes de santé robustes. Nous avons pour la première fois lancé des opérations au Canada, aussi modestes soient-elles, en conseillant les intervenants de première ligne qui aident les groupes vulnérables, notamment les personnes sans-abris, les résidents des établissements de soins de longue durée et les communautés autochtones.

Devant la probabilité de nouvelles vagues du virus, la seule véritable issue est de recourir à un vaccin qui n’existe pas encore. Les efforts mondiaux pour en trouver un – y compris le milliard de dollars fourni en fonds publics canadiens – sont sans précédent, mais une question se pose : une fois le vaccin mis au point, qui y aura accès? MSF plaide vigoureusement pour que les nouveaux tests de dépistage, médicaments et vaccins contre la COVID-19 soient considérés comme des biens publics, et qu’ils soient abordables, disponibles et sans but lucratif.

MSF continue de fournir des soins médicaux aux patients atteints de tuberculose et de paludisme, aux blessés de guerre, aux femmes enceintes, aux personnes déplacées, aux enfants souffrant de malnutrition et à bien d’autres, dans ses plus de 450 projets dans le monde. Merci de contribuer à
nos efforts!

VEUILLEZ DONNER MAINTENANT.

Vos dons aident MSF à sauver des vies. En 2019, plus de 96 % de notre financement provenait de donateurs privés comme vous, plutôt que des gouvernements ou des grandes institutions. C’est ce qui nous donne toute l’indépendance nécessaire pour répondre rapidement aux urgences et aller là où nos soins sont les plus nécessaires. Aujourd’hui, alors que la COVID-19 poursuit sa fulgurante progression dans le monde, nous avons plus que jamais besoin de votre aide. Donnez au Fonds d’urgence COVID-19 de MSF et aidez-nous à soutenir notre réponse d’urgence face à la pandémie et à ses conséquences sur nos programmes réguliers. Nous vous remercions de votre soutien.

SOINS MÉDICAUX EN ACTION

République démocratique du Congo:

Le ministère de la Santé de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré la onzième épidémie d’Ebola à être enregistrée dans le pays. MSF a immédiatement envoyé une équipe exploratoire à Mbandaka pour identifier les moyens d’offrir un soutien et des soins médicaux. Toute intervention de MSF est décidée sur la base des informations collectées lors des premiers travaux d’évaluation et des capacités opérationnelles de MSF par rapport à nos autres activités en cours en RDC. Des mécanismes d’intervention contre Ebola sont toujours en place dans l’est du pays, où MSF a formé des équipes médicales et renforcé les mesures de prévention et de traitement pour soutenir le système de santé publique.

Ukraine:

Il y a trois ans, MSF a conçu un modèle de coopération avec le ministère de la Santé à Mykolaïv, en Ukraine, visant à utiliser des médicaments génériques pour traiter l’hépatite C. C’était la première fois que des médicaments génériques pour l’hépatite C étaient utilisés dans le pays. MSF a fourni non seulement des médicaments, mais aussi des tests de dépistage, de l’équipement et du matériel de laboratoire. Les objectifs, qui étaient ambitieux, ont été atteints. MSF a donc remis le projet aux autorités sanitaires locales. Des médicaments ont été fournis pour traiter plus de 1 300 patients; de ce nombre, environ 1 150 ont maintenant terminé leur traitement. Plus de 7 200 séances d’éducation sanitaire et d’accompagnement ont été dispensées par d’anciens patients embauchés et formés par MSF.

NOTE DE LA RÉDACTION. Depuis que la pandémie a été déclarée le 11 mars 2020, le monde a connu de grandes souffrances et des pertes de vies humaines, tout en tentant de s’adapter à l’évolution rapide de la COVID-19. Dans ce numéro de Dépêches, nous replaçons dans ce contexte, qui peut sembler insurmontable, les besoins en soins médicaux de nos patients et d’autres personnes vulnérables touchées par la pandémie. Nos équipes continuent de prodiguer des soins vitaux et d’être présentes en solidarité avec les personnes vulnérables touchées par la COVID-19 et d’autres crises sanitaires.

Message de la directrice générale

Sana Bég, directrice générale, MSF Canada
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Sana Bég Directrice générale MSF Canada

« Elles [les personnes en deuil] ont toutes besoin d’un soutien : elles ont besoin d’être écoutées, de bénéficier de notre compassion, qu’on leur tende la main, voire qu’on pleure avec elles. »

Ces paroles de ma collègue Victoria Lepekha, responsable en santé mentale pour Médecins Sans Frontières (MSF) en Ukraine, reflètent toute l’importance du travail de MSF, qui dépasse la seule prestation de soins de santé.

Cela fait quelques mois que j’ai pris mes fonctions en tant que directrice générale de MSF Canada. Mon parcours avec MSF a cependant commencé il y a sept ans en tant que directrice des communications de MSF en Asie du Sud. Durant cette période, j’ai aussi travaillé directement avec les équipes présentes au Soudan du Sud et en tant que conseillère en communications pour le Yémen, la Syrie et l’Irak.

Le travail de MSF est ancré dans sa volonté d’établir des relations plus significatives et plus solides avec les personnes en situation de vulnérabilité. Ce sont ces valeurs – que partagent à la fois le personnel offrant une assistance médicale et les populations auprès desquelles nous travaillons – qui m’ont motivée à faire partie de ce mouvement international. Ce sont ces mêmes valeurs qui continuent à me motiver chaque jour.

Dans ce numéro de Dépêches, nous souhaitons vous faire découvrir l’histoire de personnes chassées de chez elles pour de multiples raisons comme la guerre, la violence et les difficultés économiques.

Menée en janvier par MSF dans le camp de Zamzam, au Darfour-Nord, une évaluation rapide de la nutrition et de la mortalité a révélé des taux alarmants de
malnutrition parmi les enfants examinés. Soudan, 2024. © Mohamed Zakaria

Vous en saurez plus sur les conséquences dévastatrices des politiques d’immigration en Amérique centrale et au Mexique sur la santé physique et mentale des personnes migrantes et réfugiées. Vous découvrirez les biens les plus précieux que les gens emportent avec eux lorsqu’ils s’apprêtent à traverser la mer Méditerranée dans les conditions les plus périlleuses. Nous vous parlerons également du Soudan, confronté à une immense tragédie humaine depuis que la guerre a éclaté il y a un an.

Souvent, les personnes déplacées de force requièrent des solutions politiques qui sont hors de notre contrôle. Les responsables politiques manquant à leurs obligations, MSF fait ce qu’elle peut pour combler les lacunes. Elle apporte une aide humanitaire cruciale et préserve la dignité des personnes auprès desquelles elle intervient.

SELON MOI, LA FORCE DE NOTRE HUMANITÉ COMMUNE COMPTE PLUS QUE JAMAIS.

MSF continue d’incarner les principes d’indépendance, de neutralité et d’impartialité. Elle souscrit également aux normes de déontologie médicale les plus élevées et s’engage à témoigner lorsque cela s’avère nécessaire. C’est pourquoi selon moi, la force de notre humanité commune compte plus que jamais.

Toutefois, les capacités de MSF sont limitées. Nous avons besoin du soutien moral et financier des personnes partageant les mêmes principes et les mêmes valeurs que MSF. À une époque où ce qui nous manque le plus est une attention humaine, votre attention et la confiance que vous continuez d’accorder à notre travail nous remplissent de gratitude. Merci de jouer un rôle aussi essentiel dans notre action médicale humanitaire.

Aide d'urgence pendant la pandémie

Une équipe MSF, composée de médecins, infirmiers, logisticiens et techniciens biomédicaux, déplace avec soin un patient gravement malade de la COVID-19 à Aden, au Yémen. © Jacob Burns/MSF
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RESSOURCES MOINDRES, BESOINS ACCRUS, NOUVEAUX DÉFIS

Joe Belliveau
Joe Belliveau, Directeur général

J’espère que vous et vos proches vous portez bien après ces derniers mois assez exceptionnels.

Médecins Sans Frontières (MSF), pourtant habituée à naviguer des contextes difficiles, a été mise à rude épreuve par la COVID-19, qui a étiré nos capacités comme jamais auparavant.

Avec les restrictions qui sont en place, il est plus difficile d’amener les médicaments et le personnel sur le terrain là où ils sont nécessaires. Vu les pénuries et la répartition mondiale inéquitable des équipements de protection, tels que les masques et les gants, il est plus ardu d’assurer la sécurité de notre personnel. La pandémie complique également les activités comme la vaccination contre la rougeole et les cliniques mobiles. On constate aussi des impacts indirects, tels le détournement des ressources déjà limitées des systèmes de santé plus faibles et l’aggravation de la violence sexuelle et sexiste, comme nous l’avons vu dans certains de nos programmes.

Mais nos équipes ont mis les bouchées doubles et relevé le défi. Compte tenu des restrictions de voyage, nous avons intensifié le soutien télémédical aux médecins et les formations en ligne pour le personnel de terrain. Les pressions sont immenses, mais nous avons pu maintenir presque toutes nos activités médicales, tout en nous préparant ou en répondant à la COVID-19 dans la plupart des projets.

Le Yémen est à ce jour l’un des pays les plus touchés par le nouveau coronavirus. En mai, sur les 279 admissions liées à la COVID-19 à l’hôpital soutenu par MSF à Aden, on a rapporté 143 décès. Ce taux de mortalité choquant indique que seuls les plus gravement malades entreprennent le voyage pour se faire soigner. À quel point la situation s’aggravera-t-elle au Yémen et dans des endroits comme l’État d’Amazonas au Brésil, Haïti, le Nigéria ou dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh?

MSF a en outre ressenti le besoin de participer aux efforts de riposte dans des endroits où nous n’intervenons pas habituellement, comme en Corée du Sud, en Norvège, en Belgique et même ici au Canada. MSF répond à des épidémies de maladies telles que le choléra, la rougeole et Ebola depuis près de 50 ans. Nous avons des connaissances à partager, même dans les pays aux systèmes de santé robustes. Nous avons pour la première fois lancé des opérations au Canada, aussi modestes soient-elles, en conseillant les intervenants de première ligne qui aident les groupes vulnérables, notamment les personnes sans-abris, les résidents des établissements de soins de longue durée et les communautés autochtones.

Devant la probabilité de nouvelles vagues du virus, la seule véritable issue est de recourir à un vaccin qui n’existe pas encore. Les efforts mondiaux pour en trouver un – y compris le milliard de dollars fourni en fonds publics canadiens – sont sans précédent, mais une question se pose : une fois le vaccin mis au point, qui y aura accès? MSF plaide vigoureusement pour que les nouveaux tests de dépistage, médicaments et vaccins contre la COVID-19 soient considérés comme des biens publics, et qu’ils soient abordables, disponibles et sans but lucratif.

MSF continue de fournir des soins médicaux aux patients atteints de tuberculose et de paludisme, aux blessés de guerre, aux femmes enceintes, aux personnes déplacées, aux enfants souffrant de malnutrition et à bien d’autres, dans ses plus de 450 projets dans le monde. Merci de contribuer à
nos efforts!

VEUILLEZ DONNER MAINTENANT.

Vos dons aident MSF à sauver des vies. En 2019, plus de 96 % de notre financement provenait de donateurs privés comme vous, plutôt que des gouvernements ou des grandes institutions. C’est ce qui nous donne toute l’indépendance nécessaire pour répondre rapidement aux urgences et aller là où nos soins sont les plus nécessaires. Aujourd’hui, alors que la COVID-19 poursuit sa fulgurante progression dans le monde, nous avons plus que jamais besoin de votre aide. Donnez au Fonds d’urgence COVID-19 de MSF et aidez-nous à soutenir notre réponse d’urgence face à la pandémie et à ses conséquences sur nos programmes réguliers. Nous vous remercions de votre soutien.

SOINS MÉDICAUX EN ACTION

République démocratique du Congo:

Le ministère de la Santé de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré la onzième épidémie d’Ebola à être enregistrée dans le pays. MSF a immédiatement envoyé une équipe exploratoire à Mbandaka pour identifier les moyens d’offrir un soutien et des soins médicaux. Toute intervention de MSF est décidée sur la base des informations collectées lors des premiers travaux d’évaluation et des capacités opérationnelles de MSF par rapport à nos autres activités en cours en RDC. Des mécanismes d’intervention contre Ebola sont toujours en place dans l’est du pays, où MSF a formé des équipes médicales et renforcé les mesures de prévention et de traitement pour soutenir le système de santé publique.

Ukraine:

Il y a trois ans, MSF a conçu un modèle de coopération avec le ministère de la Santé à Mykolaïv, en Ukraine, visant à utiliser des médicaments génériques pour traiter l’hépatite C. C’était la première fois que des médicaments génériques pour l’hépatite C étaient utilisés dans le pays. MSF a fourni non seulement des médicaments, mais aussi des tests de dépistage, de l’équipement et du matériel de laboratoire. Les objectifs, qui étaient ambitieux, ont été atteints. MSF a donc remis le projet aux autorités sanitaires locales. Des médicaments ont été fournis pour traiter plus de 1 300 patients; de ce nombre, environ 1 150 ont maintenant terminé leur traitement. Plus de 7 200 séances d’éducation sanitaire et d’accompagnement ont été dispensées par d’anciens patients embauchés et formés par MSF.

NOTE DE LA RÉDACTION. Depuis que la pandémie a été déclarée le 11 mars 2020, le monde a connu de grandes souffrances et des pertes de vies humaines, tout en tentant de s’adapter à l’évolution rapide de la COVID-19. Dans ce numéro de Dépêches, nous replaçons dans ce contexte, qui peut sembler insurmontable, les besoins en soins médicaux de nos patients et d’autres personnes vulnérables touchées par la pandémie. Nos équipes continuent de prodiguer des soins vitaux et d’être présentes en solidarité avec les personnes vulnérables touchées par la COVID-19 et d’autres crises sanitaires.

| Autour du monde

Prendre soin du personnel soignant

Un employé de MSF et la directrice de l’hôpital du ministère de la Santé à Trostianets. La directrice et d’autres membres du personnel ont reçu des soins psychologiques de la part de MSF après avoir vécu sous l’occupation russe pendant des mois. Pendant une période de l’occupation, ils ont parfois dû réaliser les accouchements dans le sous- sol de l’hôpital. Ukraine, 2023.
© Nuria Lopez Torres
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Services de santé mentale en Ukraine

Le programme de santé mentale de Médecins Sans Frontières (MSF) fait partie intégrante de ses activités en réponse à la guerre en Ukraine. Les psychologues de MSF organisent des séances non seulement pour les personnes qui le requièrent, mais aussi pour les membres du personnel du ministère de la Santé, afin de les aider à faire face aux horreurs de la guerre.

Les zones de front dans l’est, le sud et le nord-est de l’Ukraine dans lesquelles le personnel intervient étant constamment bombardées, celui-ci doit travailler dans un état d’urgence permanent. Lors d’événements entraînant un grand nombre de victimes, le personnel médical s’occupe souvent de personnes en grande souffrance, notamment celles blessées par des tirs de missiles. Si l’on ajoute à cela leurs défis personnels et les expériences qu’ils ont vécues pendant la guerre, il n’est pas rare que leur santé mentale s’en trouve affectée.

« Durant la première phase du conflit, les médecins et psychologues du ministère de la Santé étaient au bord du surmenage », explique Alisa Kushnirova, une psychologue de MSF. Elle supervise une équipe de santé mentale travaillant à Kherson, Mykolaiv et Kirovohrad et les zones alentour. « À ce moment-là, personne ne pensait à prendre soin de soi et de sa santé mentale. Bon nombre de personnes se sont retrouvées en situation d’épuisement et de surmenage. C’est pour cela que MSF a introduit ce soutien psychologique auprès du personnel médical, pour veiller à ce que lui aussi reste opérationnel dans les hôpitaux que nous soutenons. »

Les psychologues de MSF ont organisé des séances individuelles et de groupe destinées aux médecins. L’objectif était de les aider à acquérir de bonnes habitudes pour décompresser et récupérer, à gérer leurs préoccupations personnelles et, surtout, à apprendre à ne pas refouler leurs émotions.

Intervenir auprès de personnes ayant connu l’occupation, les déplacements, les traumatismes physiques, la violence et la perte de leur foyer et de leurs proches peut amener le personnel médical à accumuler une charge émotionnelle trop lourde.

« Notre mental est une vraie éponge : il absorbe toutes les informations venant des personnes que nous soignons. Toutefois, il est incapable de les traiter et de les extraire par lui-même. Alors si vous avez besoin de pleurer et de hurler, il faut le faire », explique Alisa. « La capacité à reconnaître et à libérer ces émotions représente une grande force. »