À la première personne

Mulikat Okanlawon est porte-parole en matière de noma et agente d’hygiène à l’hôpital pour enfants atteints de noma que soutient MSF à Sokoto. Nigéria, 2017.
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Mulikat Okanlawon Porte-parole en matière de noma et agente d’hygiène

Il y a vingt ans, Mulikat Okanlawon s’est rendue dans un hôpital spécialisé du nord-ouest du Nigéria pour être soignée après avoir contracté une maladie dévastatrice. Maintenant, elle est une source d’inspiration pour les jeunes patients et patientes et elle joint sa voix à celle de Médecins Sans Frontières (MSF) pour lutter contre la stigmatisation dont souffrent les survivants et les survivantes de la maladie.

Mulikat Okanlawon a survécu au noma, une infection touchant principalement les enfants et pouvant entraîner de graves défigurations et des atteintes physiques potentiellement mortelles.

Elle s’est rendue de Lagos jusqu’à Sokoto, dans le nord-ouest du Nigéria, à la recherche de soins médicaux. Aujourd’hui, elle travaille comme agente d’hygiène à l’hôpital pour enfants atteints de noma que soutient MSF à Sokoto où elle parle au nom des autres personnes touchées par cette maladie dévastatrice et négligée.

« Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et avec de l’espoir, il n’y a rien que vous ne puissiez faire. »

Pour ceux et celles qui ont vaincu le noma, vivre avec les conséquences de la maladie est difficile. La discrimination et la stigmatisation sont telles que personne ne veut entrer en contact avec vous, pas même pour vous adresser la parole.

Mais il y a une solution : la chirurgie offre une chance de guérir.

Pour une personne qui a survécu au noma, se présenter à l’hôpital de Sokoto est une expérience certainement transformatrice. Avant de commencer mon traitement, j’avais perdu tout espoir, mais après les opérations, j’ai compris que je suis toujours une personne à part entière, comme tout le monde.

CHANGEMENT ET MOTIVATION

C’est le Dr Adeniyi Adetunji, à l’hôpital de Sokoto, qui m’a aidée à arriver à cette conclusion. Il a tout changé pour moi. Il m’a motivée à retourner à l’école.

Au début, je ne voulais même pas essayer, à cause de la stigmatisation, à cause de la façon dont les gens me regardaient chaque fois que je m’approchais d’eux. Mais le Dr Adetunji m’a encouragée. Il m’a dit que je devais me voir comme une personne changée. Il m’a encouragée à retourner dans la communauté et à redonner au suivant.

Donc, j’y suis allée, et j’y ai trouvé une motivation et du courage.

EXPÉRIENCE VÉCUE

À l’école, j’ai étudié la gestion des archives médicales. Puis, en 2018, MSF m’a offert un emploi. N’eût été cette offre, je ne sais pas où je serais aujourd’hui, car je n’avais nulle part où aller.

Maintenant, j’occupe un emploi où je fournis des conseils en matière d’hygiène aux personnes chargées de l’entretien, aux patients et aux patientes de l’hôpital. Je m’assure que l’environnement est propre, et je parle d’hygiène personnelle aux patientes, aux patients et aux personnes proches aidantes.

J’aide également notre équipe de santé mentale à soutenir les survivants et les survivantes du noma qui vivent ce que j’ai moi-même vécu dans le passé. Je partage mon expérience avec ces personnes. Je leur dis qu’elles doivent être fortes et que les choses s’amélioreront avec le temps. Elles savent que j’ai vécu la même situation auparavant, certaines d’entre elles ont même vu ma photo prise avant les chirurgies. Mais regardez-moi maintenant!

Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et avec de l’espoir, il n’y a rien que vous ne puissiez faire. Mes collègues de MSF sont sympathiques, et ils me voient comme leur égale. Il n’y a pas de stigmatisation. Je suis très heureuse d’avoir été accueillie au sein de cette organisation, c’est une grande joie pour moi.

« C’est un long chemin, mais lorsque les gens retournent dans la communauté après une intervention chirurgicale, ils sont différents. »

Nous avons aussi un autre collègue à l’hôpital qui travaille pour le ministère de la Santé et qui est un survivant de noma, Dahiru. Il occupe le poste d’agent d’entretien.

Les médecins de l’hôpital de Sokoto devraient continuer à autonomiser les patients et les patientes et à les encourager à retourner à l’école, afin qu’ils et elles puissent devenir à leur tour des porte-parole.

« C’est un long chemin, mais lorsque les gens retournent dans la communauté après une intervention chirurgicale, ils sont différents. »

Quand on me regarde, on peut voir que j’ai vécu quelque chose de difficile dans ma vie. Mais je ne pense plus à mon passé. Mon but est d’inspirer les gens.

Je veux partager mon histoire, je veux que tout le monde sache que le noma est bien réel et qu’il y a aussi une notion de « capacité » dans le mot handicap.

CONSÉQUENCES DU NOMA

À la première personne

Mulikat Okanlawon est porte-parole en matière de noma et agente d’hygiène à l’hôpital pour enfants atteints de noma que soutient MSF à Sokoto. Nigéria, 2017.
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Mulikat Okanlawon Porte-parole en matière de noma et agente d’hygiène

Il y a vingt ans, Mulikat Okanlawon s’est rendue dans un hôpital spécialisé du nord-ouest du Nigéria pour être soignée après avoir contracté une maladie dévastatrice. Maintenant, elle est une source d’inspiration pour les jeunes patients et patientes et elle joint sa voix à celle de Médecins Sans Frontières (MSF) pour lutter contre la stigmatisation dont souffrent les survivants et les survivantes de la maladie.

Mulikat Okanlawon a survécu au noma, une infection touchant principalement les enfants et pouvant entraîner de graves défigurations et des atteintes physiques potentiellement mortelles.

Elle s’est rendue de Lagos jusqu’à Sokoto, dans le nord-ouest du Nigéria, à la recherche de soins médicaux. Aujourd’hui, elle travaille comme agente d’hygiène à l’hôpital pour enfants atteints de noma que soutient MSF à Sokoto où elle parle au nom des autres personnes touchées par cette maladie dévastatrice et négligée.

« Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et avec de l’espoir, il n’y a rien que vous ne puissiez faire. »

Pour ceux et celles qui ont vaincu le noma, vivre avec les conséquences de la maladie est difficile. La discrimination et la stigmatisation sont telles que personne ne veut entrer en contact avec vous, pas même pour vous adresser la parole.

Mais il y a une solution : la chirurgie offre une chance de guérir.

Pour une personne qui a survécu au noma, se présenter à l’hôpital de Sokoto est une expérience certainement transformatrice. Avant de commencer mon traitement, j’avais perdu tout espoir, mais après les opérations, j’ai compris que je suis toujours une personne à part entière, comme tout le monde.

CHANGEMENT ET MOTIVATION

C’est le Dr Adeniyi Adetunji, à l’hôpital de Sokoto, qui m’a aidée à arriver à cette conclusion. Il a tout changé pour moi. Il m’a motivée à retourner à l’école.

Au début, je ne voulais même pas essayer, à cause de la stigmatisation, à cause de la façon dont les gens me regardaient chaque fois que je m’approchais d’eux. Mais le Dr Adetunji m’a encouragée. Il m’a dit que je devais me voir comme une personne changée. Il m’a encouragée à retourner dans la communauté et à redonner au suivant.

Donc, j’y suis allée, et j’y ai trouvé une motivation et du courage.

EXPÉRIENCE VÉCUE

À l’école, j’ai étudié la gestion des archives médicales. Puis, en 2018, MSF m’a offert un emploi. N’eût été cette offre, je ne sais pas où je serais aujourd’hui, car je n’avais nulle part où aller.

Maintenant, j’occupe un emploi où je fournis des conseils en matière d’hygiène aux personnes chargées de l’entretien, aux patients et aux patientes de l’hôpital. Je m’assure que l’environnement est propre, et je parle d’hygiène personnelle aux patientes, aux patients et aux personnes proches aidantes.

J’aide également notre équipe de santé mentale à soutenir les survivants et les survivantes du noma qui vivent ce que j’ai moi-même vécu dans le passé. Je partage mon expérience avec ces personnes. Je leur dis qu’elles doivent être fortes et que les choses s’amélioreront avec le temps. Elles savent que j’ai vécu la même situation auparavant, certaines d’entre elles ont même vu ma photo prise avant les chirurgies. Mais regardez-moi maintenant!

Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et avec de l’espoir, il n’y a rien que vous ne puissiez faire. Mes collègues de MSF sont sympathiques, et ils me voient comme leur égale. Il n’y a pas de stigmatisation. Je suis très heureuse d’avoir été accueillie au sein de cette organisation, c’est une grande joie pour moi.

« C’est un long chemin, mais lorsque les gens retournent dans la communauté après une intervention chirurgicale, ils sont différents. »

Nous avons aussi un autre collègue à l’hôpital qui travaille pour le ministère de la Santé et qui est un survivant de noma, Dahiru. Il occupe le poste d’agent d’entretien.

Les médecins de l’hôpital de Sokoto devraient continuer à autonomiser les patients et les patientes et à les encourager à retourner à l’école, afin qu’ils et elles puissent devenir à leur tour des porte-parole.

« C’est un long chemin, mais lorsque les gens retournent dans la communauté après une intervention chirurgicale, ils sont différents. »

Quand on me regarde, on peut voir que j’ai vécu quelque chose de difficile dans ma vie. Mais je ne pense plus à mon passé. Mon but est d’inspirer les gens.

Je veux partager mon histoire, je veux que tout le monde sache que le noma est bien réel et qu’il y a aussi une notion de « capacité » dans le mot handicap.

CONSÉQUENCES DU NOMA

À la première personne

Mulikat Okanlawon est porte-parole en matière de noma et agente d’hygiène à l’hôpital pour enfants atteints de noma que soutient MSF à Sokoto. Nigéria, 2017.
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Mulikat Okanlawon Porte-parole en matière de noma et agente d’hygiène

Il y a vingt ans, Mulikat Okanlawon s’est rendue dans un hôpital spécialisé du nord-ouest du Nigéria pour être soignée après avoir contracté une maladie dévastatrice. Maintenant, elle est une source d’inspiration pour les jeunes patients et patientes et elle joint sa voix à celle de Médecins Sans Frontières (MSF) pour lutter contre la stigmatisation dont souffrent les survivants et les survivantes de la maladie.

Mulikat Okanlawon a survécu au noma, une infection touchant principalement les enfants et pouvant entraîner de graves défigurations et des atteintes physiques potentiellement mortelles.

Elle s’est rendue de Lagos jusqu’à Sokoto, dans le nord-ouest du Nigéria, à la recherche de soins médicaux. Aujourd’hui, elle travaille comme agente d’hygiène à l’hôpital pour enfants atteints de noma que soutient MSF à Sokoto où elle parle au nom des autres personnes touchées par cette maladie dévastatrice et négligée.

« Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et avec de l’espoir, il n’y a rien que vous ne puissiez faire. »

Pour ceux et celles qui ont vaincu le noma, vivre avec les conséquences de la maladie est difficile. La discrimination et la stigmatisation sont telles que personne ne veut entrer en contact avec vous, pas même pour vous adresser la parole.

Mais il y a une solution : la chirurgie offre une chance de guérir.

Pour une personne qui a survécu au noma, se présenter à l’hôpital de Sokoto est une expérience certainement transformatrice. Avant de commencer mon traitement, j’avais perdu tout espoir, mais après les opérations, j’ai compris que je suis toujours une personne à part entière, comme tout le monde.

CHANGEMENT ET MOTIVATION

C’est le Dr Adeniyi Adetunji, à l’hôpital de Sokoto, qui m’a aidée à arriver à cette conclusion. Il a tout changé pour moi. Il m’a motivée à retourner à l’école.

Au début, je ne voulais même pas essayer, à cause de la stigmatisation, à cause de la façon dont les gens me regardaient chaque fois que je m’approchais d’eux. Mais le Dr Adetunji m’a encouragée. Il m’a dit que je devais me voir comme une personne changée. Il m’a encouragée à retourner dans la communauté et à redonner au suivant.

Donc, j’y suis allée, et j’y ai trouvé une motivation et du courage.

EXPÉRIENCE VÉCUE

À l’école, j’ai étudié la gestion des archives médicales. Puis, en 2018, MSF m’a offert un emploi. N’eût été cette offre, je ne sais pas où je serais aujourd’hui, car je n’avais nulle part où aller.

Maintenant, j’occupe un emploi où je fournis des conseils en matière d’hygiène aux personnes chargées de l’entretien, aux patients et aux patientes de l’hôpital. Je m’assure que l’environnement est propre, et je parle d’hygiène personnelle aux patientes, aux patients et aux personnes proches aidantes.

J’aide également notre équipe de santé mentale à soutenir les survivants et les survivantes du noma qui vivent ce que j’ai moi-même vécu dans le passé. Je partage mon expérience avec ces personnes. Je leur dis qu’elles doivent être fortes et que les choses s’amélioreront avec le temps. Elles savent que j’ai vécu la même situation auparavant, certaines d’entre elles ont même vu ma photo prise avant les chirurgies. Mais regardez-moi maintenant!

Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et avec de l’espoir, il n’y a rien que vous ne puissiez faire. Mes collègues de MSF sont sympathiques, et ils me voient comme leur égale. Il n’y a pas de stigmatisation. Je suis très heureuse d’avoir été accueillie au sein de cette organisation, c’est une grande joie pour moi.

« C’est un long chemin, mais lorsque les gens retournent dans la communauté après une intervention chirurgicale, ils sont différents. »

Nous avons aussi un autre collègue à l’hôpital qui travaille pour le ministère de la Santé et qui est un survivant de noma, Dahiru. Il occupe le poste d’agent d’entretien.

Les médecins de l’hôpital de Sokoto devraient continuer à autonomiser les patients et les patientes et à les encourager à retourner à l’école, afin qu’ils et elles puissent devenir à leur tour des porte-parole.

« C’est un long chemin, mais lorsque les gens retournent dans la communauté après une intervention chirurgicale, ils sont différents. »

Quand on me regarde, on peut voir que j’ai vécu quelque chose de difficile dans ma vie. Mais je ne pense plus à mon passé. Mon but est d’inspirer les gens.

Je veux partager mon histoire, je veux que tout le monde sache que le noma est bien réel et qu’il y a aussi une notion de « capacité » dans le mot handicap.

CONSÉQUENCES DU NOMA
© Moises Saman/Magnum Photos

Message de la directrice générale

Un jeune homme du camp de Nuseirat dans le centre de Gaza, profite d’une séance avec un physiothérapeute à l’hôpital de chirurgie reconstructive de MSF à Amman, en Jordanie. Il a failli être tué lorsque la maison de sa famille a été rasée par une frappe aérienne israélienne. Il a subi de graves brûlures au visage et sur d’autres parties du corps, ainsi qu’une blessure sérieuse au bras. Il a pu recevoir, à l’hôpital de MSF, une chirurgie reconstructive complète et un suivi en physiothérapie. Jordanie, août 2024.
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« SI NOUS NE SOMMES PAS SÛRS QUE LA PAROLE PEUT SAUVER DES VIES,NOUS SAVONS QUE LE SILENCE TUE. »

Sana Bég Directrice générale MSF Canada

Le 10 décembre 1999, Médecins Sans Frontières (MSF) a reçu le prix Nobel de la paix en reconnaissance de son travail humanitaire novateur. Le Dr James Orbinski, alors président international de MSF, a prononcé un discours percutant. 

© MSF

Aujourd’hui, plus de 25 ans plus tard, ses mots résonnent toujours, alors que nous continuons d’assister à certaines des crises humanitaires parmi les plus graves au monde. 

Au cours de l’année écoulée, une violence extrême a déchiré Gaza, tuant plus de 46 000 Palestiniens et Palestiniennes et déplaçant 1,9 million de personnes, souvent à plusieurs reprises. Bien que la crise ait fait la une des journaux tout au long de l’année 2024, ces dernières ne rendent pas compte de l’ampleur de la catastrophe dont nos équipes sont témoins. Malgré les risques, les membres du personnel de MSF continuent de fournir une assistance médicale d’urgence et de parler de ce qu’ils et elles voient et vivent. 

Au Soudan, une guerre civile ininterrompue a forcé plus de 11 millions de personnes à quitter leur foyer, ce qui en fait la plus grande crise de déplacement au monde. Des milliers de personnes sont confrontées à des niveaux de famine critiques. Dans de nombreuses régions du pays, nous restons la seule organisation médicale internationale capable de fournir des soins. MSF n’a cessé de sonner l’alarme sur ce conflit dont on ne parle pas assez. 

Lorsque l’ampleur de la dévastation dépasse tous les seuils, nous savons que le silence n’est pas une option. C’est le cas à Gaza, au Soudan et dans de nombreuses autres régions du monde. Comme le disait le Dr Orbinski dans son discours, « notre action et notre voix sont des actes d’indignation, un refus d’accepter une agression active ou passive menée contre l’autre ». 

« C’est à travers ces actes individuels de solidarité que nous trouvons l’espoir et la force de continuer. »

Dans ce numéro de notre magazine Dépêches, nous partageons avec vous de photographies de gens qui, un peu partout à travers le monde, ont été touchés par des crises au cours de l’année écoulée. Ces personnes ont perdu leur famille, leurs proches, leur maison et, parfois, leur vie. Ces photos racontent des histoires de déchirement et de destruction. Elles racontent aussi des histoires d’humanité : des êtres humains de tous les coins du monde tendent la main pour aider ceux et celles qui sont confrontés à certaines des crises parmi les plus difficiles. 

Il n’est pas facile d’être optimiste après une année marquée par de tels conflits. Mais c’est à travers ces actes individuels de solidarité que nous trouvons l’espoir et la force de continuer à fournir des soins médicaux essentiels, de prendre la parole et de témoigner. 

Aujourd’hui, alors que nous nous préparons à relever les défis prévisibles et imprévisibles que 2025 peut nous réserver, entretenons cet espoir. 

De la part de MSF et des personnes à qui nous prêtons assistance, nous vous exprimons notre reconnaissance pour votre compassion et votre confiance. Merci de faire partie de notre mouvement international.