« Ceux et celles qui se demandent à quoi ressemblent les changements climatiques devraient venir au Mozambique », déclare mon collègue Adamo Armado Palame.
« Nous subissons de plein fouet l’impact des comportements des pays les plus pollueurs de la planète. Nous avons désormais du paludisme toute l’année et nous sommes frappés par les cyclones qui se succèdent les uns après les autres. »
Adamo travaille comme promoteur de la santé pour Médecins Sans Frontières (MSF) au Mozambique, son pays d’origine. Ses paroles s’appliquent à de nombreux autres endroits dans le monde.
En répondant aux crises sanitaires dans plus de 70 pays, les équipes de MSF sont les témoins de première ligne de la façon dont les changements climatiques et la dégradation de l’environnement menacent la santé des gens. Nous voyons les conséquences directes sur la santé, comme les décès, les blessures et les traumatismes découlant des événements météorologiques extrêmes. Nous sommes aussi témoins des impacts indirects, à travers l’insécurité alimentaire et l’évolution des schémas de maladies infectieuses. Et nous constatons que ce sont les personnes et les communautés déjà les plus vulnérabilisées qui les subissent le plus durement, alors que ce sont celles qui émettent le moins de gaz à effet de serre.
Dans ce numéro de Dépêches, nous explorons comment la santé humaine et la santé environnementale sont intrinsèquement liées. La nation insulaire de Kiribati, dans le Pacifique, est l’un des pays les plus vulnérables aux impacts de la crise climatique. Les équipes de MSF qui y travaillent rapportent que les changements climatiques rapides sont à l’origine de l’insécurité alimentaire et de régimes alimentaires médiocres. Ces derniers conduisent notamment à des taux élevés de maladies chroniques, dont le diabète de type 2.

les autorités sanitaires locales en leur apportant un soutien médical d’urgence, lorsque les inondations ont provoqué le déplacement de plus de 100 000
personnes. Kenya, 2023. © MSF/Johnstone Vusena
Nous voyons également comment les changements climatiques induits par l’homme et alimentés par des phénomènes météorologiques naturels, comme El Niño, ont fait de 2023 l’année la plus chaude de l’histoire. Nous décrivons comment les équipes de MSF aident les communautés à se préparer aux conséquences de ces changements.
Parallèlement, nous assistons un peu partout à travers le monde à la prolifération rapide de maladies à transmission vectorielle sensibles au climat, comme le paludisme et la dengue. En collaboration avec des partenaires locaux, les équipes de MSF au Honduras testent, pour la première fois dans le pays, une méthode de prévention de la dengue. Cette méthode consiste à relâcher des moustiques porteurs de la bactérie naturelle Wolbachia, qui réduit la capacité des insectes à transmettre la maladie.
MSF doit adapter son travail pour répondre aux besoins des personnes les plus touchées par l’urgence climatique.
Il est trop clair que l’urgence climatique n’est pas un problème futur. C’est maintenant qu’elle sévit. MSF continue d’appeler les dirigeants et les dirigeantes du monde à respecter leurs engagements dans le cadre de l’Accord de Paris et de l’Agenda 2030 et à prendre des mesures urgentes pour protéger la santé des communautés.
MSF adapte, et doit continuer à adapter ses opérations médicales et humanitaires pour répondre aux besoins des personnes les plus touchées par l’urgence climatique. Nous vous remercions pour le rôle essentiel que vous jouez en nous accordant le soutien qui rend tout cela possible.