« La vie ici est difficile et nous sommes déplacés chaque année à cause des inondations. Nous devons passer des mois sur le bord de la route pour échapper aux inondations… C’est comme ça depuis six ans, et chaque fois, les fermes sont détruites. »
- Mary Ajok, volontaire communautaire de MSF à Abyei, au Soudan du Sud
Partout dans le monde, les changements climatiques exacerbent les risques sanitaires. Selon les endroits, ils se traduisent par des événements météorologiques extrêmes et plus fréquents, une portée et une propagation accrue des maladies infectieuses et une menace croissante pour la sécurité alimentaire. Médecins Sans Frontières (MSF) répond à ces défis dans de nombreux endroits où nous travaillons.
Au Tchad, MSF a intensifié ses projets en 2023 pour répondre à la recrudescence des cas de malnutrition dus, en partie, aux récents épisodes d’inondations et de sécheresse. Au Myanmar et au Bangladesh, Mocha, un violent cyclone tropical, a fait l’an dernier de sérieux ravages dans plusieurs communautés. MSF a répondu en accordant la priorité aux activités visant à prévenir la propagation des maladies d’origine hydrique, en particulier chez les Rohingyas vivant dans la région et dans les camps de personnes déplacées. Nos équipes ont également répondu à de multiples épidémies simultanées de choléra – une maladie connue pour être sensible au climat – dans les Amériques, en Afrique et en Asie.
L’INTÉGRATION D’UNE PERSPECTIVE CLIMATIQUE DANS LES SOINS DE SANTÉ
Pour aider nos équipes à s’adapter et à se préparer à répondre aux besoins des personnes touchées par les changements climatiques, MSF a mis en place l’Action humanitaire sur le climat et l’environnement AHCE (HACE, en anglais). Les principaux objectifs de cette initiative consistent à développer des services climatiques, comme des prévisions météorologiques ou des perspectives saisonnières adaptées aux besoins opérationnels de MSF. L’initiative vise aussi à soutenir, au sein de l’organisation, la recherche liée à l’adaptation au climat et à créer une communauté de pratique sur l’adaptation au climat.
« Nous assistons à une augmentation des besoins en matière de santé qui sont directement et indirectement causés par les changements climatiques », explique Léo Lysandre Tremblay, responsable de l’AHCE. « Le climat change, bien sûr, mais il est aussi moins prévisible. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Les organisations humanitaires, y compris MSF, doivent ajouter une lentille climatique à tout ce qu’elles font. »
Depuis sa création, l’AHCE soutient les activités de MSF dans plusieurs pays, notamment en Haïti, au Honduras, à Madagascar, au Mozambique, au Myanmar et au Soudan du Sud. Elle fournit au personnel de MSF des outils et des informations pour se préparer, et pour atténuer si possible les risques sanitaires que posent certains événements climatiques. Ce soutien comprend des breffages climatiques saisonniers, l’alerte précoce et la prévision des cyclones tropicaux, ainsi que des alertes aux inondations et à la chaleur.
L’équipe de l’initiative AHCE contribue également aux recherches en cours de MSF sur le climat. Elle participe notamment à un projet d’anticipation du paludisme au Soudan du Sud et à des recherches sur les maladies induites par la chaleur.
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