© Lyne Lucien 

Un appel à soutenir les survivantes de violences sexuelles

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Tim Shenk Conseiller en communication MSF Canada

À Port-au-Prince, les personnes ayant survécu à des violences sexistes et basées sur genre ont un besoin crucial de services essentiels, comme des abris sûrs, un soutien en matière de santé mentale et des soins médicaux. Au cours des dernières années, les viols et autres agressions se sont généralisés dans le contexte de la violence et de l’insécurité qui sévissent dans la capitale haïtienne.

Depuis 2015, Médecins Sans Frontières (MSF) fournit des soins médicaux et psychologiques complets aux personnes qui ont survécu à des violences sexuelles et basées sur genre, à travers la clinique Pran Men’m, à Port-au-Prince.

Pour mettre en lumière cette crise de violences sexuelles, MSF s’est associée à Lyne Lucien, une artiste visuelle haïtienne primée. À travers son art, Lyne Lucien anime le difficile parcours d’une survivante vers la guérison.

« Nous espérons qu’en racontant de manière sensible les histoires des personnes survivantes, nous pourrons attirer l’attention nécessaire sur les défis auxquels elles sont confrontées en Haïti et ailleurs. Nous souhaitons aussi mettre en lumière les moyens concrets par lesquels les gens et les organisations peuvent offrir leur soutien », déclare Diana Manilla Arroyo, directrice des projets de MSF en Haïti.

Alors que MSF continue de recevoir de nombreuses personnes ayant survécu à des violences commises par leur partenaire, un plus grand nombre d’individus racontent, depuis la moitié de l’année 2022, que leur agresseur leur était inconnu auparavant. De nombreux incidents ont d’ailleurs impliqué des groupes armés, et comptant plus d’un assaillant.

Une méthode typique utilisée par ces groupes est l’intimidation par les armes, comme le raconte la survivante dont l’histoire est présentée dans l’animation : « J’étais chez mon père lorsque nous avons entendu quelqu’un frapper à la porte. Une voix venant de l’extérieur a dit qu’il tirerait si nous n’ouvrions pas la porte. Lorsque nous avons ouvert, nous avons vu trois hommes armés, cagoulés, qui ont menacé de nous tuer si je n’acceptais pas de coucher avec eux. Et puis, les trois m’ont violée ce jour-là. »

À la suite de ces incidents, les personnes touchées sont souvent confrontées à un parcours de déplacement interne, portant des cicatrices physiques et psychologiques, comme le raconte cette femme : « Après l’incident, nous avons dû fuir la zone et rester dans une autre partie de la ville. Je me sentais morte à l’intérieur parce que les souvenirs de l’attaque me tourmentaient et me faisaient pleurer sans arrêt. »

Pour ces gens, le soutien psychologique est essentiel pour leur permettre de trouver une voie vers la guérison. « J’ai trouvé une psychologue [de MSF] qui m’a parlé et m’a remonté le moral », raconte une survivante. « Elle m’a expliqué que les médecins feraient tout leur possible pour m’aider. »

« Les informations et les services pertinents doivent être plus largement disponibles », explique Diana Manilla Arroyo. « Nous parlons ici de soins médicaux, de soutien socio-économique, d’hébergement et de protection, afin que les personnes survivantes puissent décider de ce qui garantira le mieux leur dignité, leur santé et leur intégrité physique. »