Aide d'urgence pendant la pandémie

Une équipe MSF, composée de médecins, infirmiers, logisticiens et techniciens biomédicaux, déplace avec soin un patient gravement malade de la COVID-19 à Aden, au Yémen. © Jacob Burns/MSF
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RESSOURCES MOINDRES, BESOINS ACCRUS, NOUVEAUX DÉFIS

Joe Belliveau
Joe Belliveau, Directeur général

J’espère que vous et vos proches vous portez bien après ces derniers mois assez exceptionnels.

Médecins Sans Frontières (MSF), pourtant habituée à naviguer des contextes difficiles, a été mise à rude épreuve par la COVID-19, qui a étiré nos capacités comme jamais auparavant.

Avec les restrictions qui sont en place, il est plus difficile d’amener les médicaments et le personnel sur le terrain là où ils sont nécessaires. Vu les pénuries et la répartition mondiale inéquitable des équipements de protection, tels que les masques et les gants, il est plus ardu d’assurer la sécurité de notre personnel. La pandémie complique également les activités comme la vaccination contre la rougeole et les cliniques mobiles. On constate aussi des impacts indirects, tels le détournement des ressources déjà limitées des systèmes de santé plus faibles et l’aggravation de la violence sexuelle et sexiste, comme nous l’avons vu dans certains de nos programmes.

Mais nos équipes ont mis les bouchées doubles et relevé le défi. Compte tenu des restrictions de voyage, nous avons intensifié le soutien télémédical aux médecins et les formations en ligne pour le personnel de terrain. Les pressions sont immenses, mais nous avons pu maintenir presque toutes nos activités médicales, tout en nous préparant ou en répondant à la COVID-19 dans la plupart des projets.

Le Yémen est à ce jour l’un des pays les plus touchés par le nouveau coronavirus. En mai, sur les 279 admissions liées à la COVID-19 à l’hôpital soutenu par MSF à Aden, on a rapporté 143 décès. Ce taux de mortalité choquant indique que seuls les plus gravement malades entreprennent le voyage pour se faire soigner. À quel point la situation s’aggravera-t-elle au Yémen et dans des endroits comme l’État d’Amazonas au Brésil, Haïti, le Nigéria ou dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh?

MSF a en outre ressenti le besoin de participer aux efforts de riposte dans des endroits où nous n’intervenons pas habituellement, comme en Corée du Sud, en Norvège, en Belgique et même ici au Canada. MSF répond à des épidémies de maladies telles que le choléra, la rougeole et Ebola depuis près de 50 ans. Nous avons des connaissances à partager, même dans les pays aux systèmes de santé robustes. Nous avons pour la première fois lancé des opérations au Canada, aussi modestes soient-elles, en conseillant les intervenants de première ligne qui aident les groupes vulnérables, notamment les personnes sans-abris, les résidents des établissements de soins de longue durée et les communautés autochtones.

Devant la probabilité de nouvelles vagues du virus, la seule véritable issue est de recourir à un vaccin qui n’existe pas encore. Les efforts mondiaux pour en trouver un – y compris le milliard de dollars fourni en fonds publics canadiens – sont sans précédent, mais une question se pose : une fois le vaccin mis au point, qui y aura accès? MSF plaide vigoureusement pour que les nouveaux tests de dépistage, médicaments et vaccins contre la COVID-19 soient considérés comme des biens publics, et qu’ils soient abordables, disponibles et sans but lucratif.

MSF continue de fournir des soins médicaux aux patients atteints de tuberculose et de paludisme, aux blessés de guerre, aux femmes enceintes, aux personnes déplacées, aux enfants souffrant de malnutrition et à bien d’autres, dans ses plus de 450 projets dans le monde. Merci de contribuer à
nos efforts!

VEUILLEZ DONNER MAINTENANT.

Vos dons aident MSF à sauver des vies. En 2019, plus de 96 % de notre financement provenait de donateurs privés comme vous, plutôt que des gouvernements ou des grandes institutions. C’est ce qui nous donne toute l’indépendance nécessaire pour répondre rapidement aux urgences et aller là où nos soins sont les plus nécessaires. Aujourd’hui, alors que la COVID-19 poursuit sa fulgurante progression dans le monde, nous avons plus que jamais besoin de votre aide. Donnez au Fonds d’urgence COVID-19 de MSF et aidez-nous à soutenir notre réponse d’urgence face à la pandémie et à ses conséquences sur nos programmes réguliers. Nous vous remercions de votre soutien.

SOINS MÉDICAUX EN ACTION

République démocratique du Congo:

Le ministère de la Santé de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré la onzième épidémie d’Ebola à être enregistrée dans le pays. MSF a immédiatement envoyé une équipe exploratoire à Mbandaka pour identifier les moyens d’offrir un soutien et des soins médicaux. Toute intervention de MSF est décidée sur la base des informations collectées lors des premiers travaux d’évaluation et des capacités opérationnelles de MSF par rapport à nos autres activités en cours en RDC. Des mécanismes d’intervention contre Ebola sont toujours en place dans l’est du pays, où MSF a formé des équipes médicales et renforcé les mesures de prévention et de traitement pour soutenir le système de santé publique.

Ukraine:

Il y a trois ans, MSF a conçu un modèle de coopération avec le ministère de la Santé à Mykolaïv, en Ukraine, visant à utiliser des médicaments génériques pour traiter l’hépatite C. C’était la première fois que des médicaments génériques pour l’hépatite C étaient utilisés dans le pays. MSF a fourni non seulement des médicaments, mais aussi des tests de dépistage, de l’équipement et du matériel de laboratoire. Les objectifs, qui étaient ambitieux, ont été atteints. MSF a donc remis le projet aux autorités sanitaires locales. Des médicaments ont été fournis pour traiter plus de 1 300 patients; de ce nombre, environ 1 150 ont maintenant terminé leur traitement. Plus de 7 200 séances d’éducation sanitaire et d’accompagnement ont été dispensées par d’anciens patients embauchés et formés par MSF.

NOTE DE LA RÉDACTION. Depuis que la pandémie a été déclarée le 11 mars 2020, le monde a connu de grandes souffrances et des pertes de vies humaines, tout en tentant de s’adapter à l’évolution rapide de la COVID-19. Dans ce numéro de Dépêches, nous replaçons dans ce contexte, qui peut sembler insurmontable, les besoins en soins médicaux de nos patients et d’autres personnes vulnérables touchées par la pandémie. Nos équipes continuent de prodiguer des soins vitaux et d’être présentes en solidarité avec les personnes vulnérables touchées par la COVID-19 et d’autres crises sanitaires.