La fin de 2020 a vu une forte augmentation du nombre de migrants et de réfugiés aux frontières nord de l’Italie. Parmi eux, des Iraniens, des Afghans et des Maghrébins, qui ont choisi cette voie pour éviter les centres de détention en Libye et le risque de naufrage en mer Méditerranée.
Beaucoup ont traversé des montagnes enneigées et ont subi de la violence, des refoulements et des conditions de vie déplorables en essayant de rejoindre la France. La seule aide qu’ils reçoivent aux frontières italiennes provient de groupes de bénévoles soutenus par Médecins Sans Frontières (MSF).
Dans les rues, le long des voies ferrées, dans des bâtiments abandonnés et sur la plage : c’est là que vivent les migrants et les réfugiés dans la ville italienne de Vintimille après que les autorités ont fermé le camp de transit près de la rivière Roja en juillet dernier.
Au début d’octobre 2020, de graves inondations ont frappé la ville et dans les jours qui ont suivi, 10 corps ont été retrouvés, dont huit n’ont jamais pu être identifiés.
« Il s’agissait probablement de personnes en transit qui dormaient le long de la rivière et qui ont été emportées par les eaux », explique Luca Daminelli, un activiste local faisant partie du réseau de bénévoles qui distribue des repas chauds et des vêtements aux migrants.
Dans la ville de Bolzano, environ 120 migrants vivaient dans la rue à la mi-décembre 2020. Une cinquantaine de personnes vivaient sous un pont, entourées d’ordures, avec des rats courant entre leurs tentes abîmées et sans accès à l’eau potable ni à des toilettes.
À Vintimille et Bolzano, MSF soutient les organisations locales en fournissant des sacs de couchage, des couvertures, des chaussures et des vêtements qui sont distribués directement aux personnes en transit.
Au cours des trois dernières années, plus de 10 000 personnes ont traversé les Alpes à Oulx, dans la haute vallée de Suse, pour rejoindre la France. La pandémie de COVID-19 et les restrictions de confinement ont ralenti le flux de personnes en déplacement, mais ne l’ont pas complètement arrêté.
« Aucun de nous ne peut vraiment imaginer leurs souffrances et les terribles expériences qu’ils ont vécues au cours de leur périple », dit Reiner, un agriculteur de Bolzano qui a offert un logement à des migrants.
MSF exhorte les autorités italiennes à mettre fin au refoulement des ressortissants étrangers interceptés à la frontière italo-slovène et à veiller à ce que la police à la frontière avec la France respecte la dignité et la sécurité des personnes tout en protégeant les plus vulnérables, notamment les mineurs non accompagnés. En outre, MSF appelle les autorités italiennes à garantir des conditions d’accueil adéquates et un accès à des soins médicaux dans toutes les zones frontalières.