L'innovation sauve des vies

Un membre du personnel de MSF prépare un vaccin à Kamrangirchar, au Bangladesh.
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LES VACCINS ET AUTRES OUTILS ESSENTIELS DOIVENT ÊTRE ABORDABLES POUR TOUS

Sans un système de recherche et développement (R et D) médical efficace, nous n’aurions pas les vaccins, médicaments et outils diagnostiques dont nous avons besoin pour prévenir la propagation de maladies mortelles et protéger la santé humaine.

La pandémie de COVID-19 fait ressortir clairement cette réalité. Tant qu’il n’y aura pas de vaccin performant, de médicaments efficaces pour traiter les patients et une capacité considérablement accrue de dépistage à grande échelle, le nouveau coronavirus continuera de tuer, de menacer les moyens de subsistance et de submerger les systèmes de santé fragiles. C’est pourquoi les gouvernements du monde entier, y compris le Canada, ont collectivement investi des milliards de dollars dans la recherche pour affronter la COVID-19.

Mais qui aura accès au vaccin contre la COVID-19 quand celui-ci sera découvert? Comme Médecins Sans Frontières (MSF) l’a souvent constaté en répondant à des crises sanitaires dans le monde, le système international de R et D médicale est structuré non pas pour servir la santé publique, mais pour faciliter le développement des produits par l’industrie pharmaceutique.

En conséquence, les besoins de santé urgents tels que la tuberculose, Ebola et la maladie du sommeil sont négligés, car ils affectent principalement les populations de pays à faibles ressources et présentent donc peu de possibilités de profit. Cela signifie également que même les produits médicaux les plus nécessaires, comme les vaccins contre la pneumonie ou la rougeole, sont souvent accessibles et abordables uniquement aux personnes qui vivent dans des pays plus riches où les systèmes de santé sont bien financés.

Ces disparités sont meurtrières et n’ont pas leur raison d’être. Une partie considérable de la R et D médicale dans le monde n’est pas financée par les entreprises privées elles-mêmes, mais bien par les gouvernements. Au Canada seulement, les chercheurs ont utilisé l’argent des contribuables pour soutenir la mise au point d’un vaccin contre Ebola, de l’insuline, du stimulateur cardiaque et plus encore. Lorsque de telles percées médicales sont réalisées avec des fonds publics plutôt qu’avec des capitaux privés, leur retour sur investissement devrait se mesurer en termes d’amélioration
de la santé publique plutôt qu’en termes de rentabilité pour le fabricant.

Et pourtant, même lorsque c’est le public qui finance les innovations médicales indispensables, rien ne garantit qu’il en bénéficiera. Au Canada, le financement public de la R et D médicale ne s’accompagne d’aucune garantie que les produits qui en sont issus seront abordables et accessibles au public, au Canada ou ailleurs dans le monde.

Les résultats de la plupart des activités de R et D médicale financées par le public finissent par être vendus à des entreprises privées, qui ne sont pas tenues d’utiliser la propriété intellectuelle qui en découle à des fins autres que le profit. Le vaccin contre Ebola, par exemple, a été mis au point il y a près de deux décennies au Laboratoire national de microbiologie du Canada à Winnipeg. Il a fini par être vendu à une petite entreprise privée américaine qui n’a rien fait d’autre que de le revendre avec un bénéfice
significatif, au moment même où des milliers de personnes en Afrique de l’Ouest mouraient dans une grave épidémie d’Ebola qui a commencé en 2014.

Cette situation est inacceptable. Les médicaments, vaccins et outils diagnostiques mis au point avec des fonds publics doivent être accessibles et abordables pour les personnes et les systèmes de santé publique qui en ont le plus besoin.

LES CANADIENS PEUVENT MONTRER LA VOIE

Chaque jour, les équipes de MSF dans le monde soignent des patients confrontés à des maladies potentiellement mortelles ou à des souffrances prolongées qui pourraient être facilement évitées, simplement parce que ni eux ni leurs gouvernements ne peuvent se permettre les médicaments dont
ils ont besoin.

Cette situation peut changer, et le Canada peut montrer la voie en faisant un tout premier petit pas. En assortissant des conditions simples à tout financement gouvernemental pour la R et D médicale, le Canada peut exiger que les innovations médicales développées avec des fonds publics soient protégées pour un usage public et rendues abordables et accessibles pour ceux qui en ont le plus besoin.

La COVID-19 a bien démontré que nous dépendons tous d’un système efficace de R et D médicale pour protéger nos vies, notre santé et notre bien-être. L’accès à cette protection ne doit pas être vendu au plus offrant.

LA VIE AVANT LE PROFIT : SIGNEZ NOTREPÉTITION!

Les Canadiens pourraient être choqués d’apprendre que, même si leur gouvernement consacre des milliards de dollars à la R et D médicale chaque année, il adopte actuellement une approche sans engagement. Cela signifie qu’aucune politique n’est en place pour garantir que les médicaments développés avec des fonds publics seront abordables ou accessibles aux patients qui en ont besoin, qu’ils soient au Canada ou ailleurs dans le monde.

De plus, les Canadiens peuvent être tout aussi surpris d’apprendre que la commercialisation continue d’être un objectif de nos agences de financement de la recherche en santé, sans aucune garantie pour assurer que cette commercialisation engendre réellement des médicaments, vaccins, tests diagnostiques et autres technologies médicales qui soient abordables et accessibles.

Les choses n’ont pas besoin d’être ainsi. En établissant les priorités de R et D médicale et en introduisant des garanties sensées pour exiger l’abordabilité et l’accessibilité des médicaments et autres technologies de la santé développés avec des fonds publics, le gouvernement canadien aura un impact significatif sur la vie des patients et pourra contribuer à soulager les souffrances, au Canada et ailleurs dans le monde.

Toute personne doit avoir accès à un traitement et des soins vitaux. © MSF

C’est pourquoi Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé une pétition pour demander à la ministre de la Santé du Canada un changement de politique simple :

Le système canadien de financement de la R et D médicale devrait inclure des garanties exigeant que tous les médicaments, vaccins et autres innovations médicales découverts ou mis au point avec des fonds publics canadiens soient rendus abordables, accessibles et disponibles pour tous ceux qui en ont besoin – sans brevets, ni monopoles, ni prix élevés.

Signez notre pétition maintenant. Notre objectif est de remettre 30 000 signatures à la ministre de la Santé du Canada, Patty Hajdu, avant le début de la session parlementaire d’automne, le 21 septembre 2020.

En signant notre pétition, vous aiderez à envoyer un message clair au gouvernement canadien que les médicaments urgemment nécessaires doivent être disponibles pour ceux qui en ont le plus besoin, y compris les Canadiens qui ont payé pour les mettre au point.

Visitez la page https://www.medecinssansfrontieres.ca/content/la-vie-avant-le-profit pour en savoir plus et signer notre pétition dès aujourd’hui.