Comprendre le racisme et apporter des changements

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MÉDECINS SANS FRONTIÈRES (MSF) EST UN MOUVEMENT MÉDICAL HUMANITAIRE QUI TRAVAILLE AUPRÈS DE COMMUNAUTÉS TOUCHÉES PAR DES CRISES AFIN DE VENIR EN AIDE AUX PERSONNES QUI EN ONT LE PLUS BESOIN, SANS ÉGARD À LEUR RACE OU À LEUR APPARTENANCE ETHNIQUE.

Alors que MSF offre des soins médicaux aux personnes systématiquement ciblées, discriminées et exclues, nous devons aller plus loin pour comprendre et lutter contre les préjugés et les barrières qui existent au sein de notre organisation.

AGIR POUR CORRIGER LES DÉSÉQUILIBRES DU PASSÉ 

« Les racines coloniales du secteur humanitaire et les déséquilibres de pouvoir normalisés depuis des siècles nous obligent tous à apprendre de l’histoire, à nous questionner sur nos présomptions et à remettre activement en question le statu quo », avance Christiane Essombe, conseillère stratégique en matière d’équité, de diversité et d’inclusion pour MSF au Canada. 

Bien que nous recrutions moins d’employés internationaux, ce groupe a historiquement occupé un nombre disproportionné de postes de direction dans les pays où MSF travaille. Cela a conduit à une surreprésentation de personnes provenant d’Europe. Notre personnel des ressources humaines, tant au niveau du recrutement que du placement, s’efforce de changer cette situation par le biais d’importantes conversations et initiatives à l’échelle de l’organisation. 

L’une des mesures que nous avons mises en place pour résoudre ce problème a été de concevoir des programmes de développement spécifiques comportant des cheminements de carrière et des formations pour notre personnel partout dans le monde. Ces programmes visent à offrir aux gens des chances égales d’évoluer au sein de l’organisation et d’accéder à des postes de direction. 

En 2019, un sixième centre opérationnel a été ouvert en Afrique de l’Ouest et est géré principalement par des cadres supérieurs de MSF de la région (jusque-là, les cinq centres opérationnels de MSF étaient basés en Europe) dans le but de rapprocher la gestion opérationnelle et la prise de décision des pays où nous travaillons. 

« Lutter pour une répartition équitable du pouvoir, rechercher une variété d’expériences vécues et établir des pratiques qui reflètent les réalités des groupes marginalisés : tout cela est essentiel pour remplir la mission sociale de MSF », dit Christiane Essombe. 

Toutefois, nous sommes conscients que ces actions à elles seules ne suffisent pas et qu’il nous reste un long chemin à parcourir, entre autres ici au Canada.

AGIR POUR CRÉER UN MILIEU ÉQUITABLE 

Le recrutement et l’embauche dans les bureaux canadiens de MSF se font désormais dans une optique d’équité, de diversité et d’inclusion. 

« Nous avons élaboré un certain nombre de scénarios quotidiens qui ouvrent la porte de MSF aux personnes qui pourraient s’identifier à un groupe sous-représenté », explique Kathy Mahinpou, responsable de l’équipe Personnel et culture pour MSF au Canada. 

Les offres d’accommodement sont désormais présentées à chaque étape du processus d’embauche. Les années d’expérience requises ont été supprimées des affichages et remplacées par des descriptions de poste fondées sur les compétences. Les évaluations écrites sont anonymisées, et les membres du comité de sélection doivent suivre une formation sur les possibles préjugés pendant les entrevues. La compréhension et les compétences en matière d’équité, de diversité et d’inclusion sont évaluées en entrevue. 

Le personnel doit participer à des ateliers et à des formations pour mieux comprendre le racisme, l’oppression et la marginalisation. 

« Pour chaque enjeu, il y a une nouvelle orientation et une nouvelle action; nous maintenons cette approche un an après avoir élaboré le premier plan de travail sur l’équité, la diversité et l’inclusion », déclare Kathy Mahinpou. 

« Certes, nous avons apporté des changements importants et significatifs jusqu’à maintenant, mais nous sommes conscients qu’il ne s’agit là que d’un début. »