« La gravité, l’ampleur et la rapidité de la guerre en Ukraine ont créé des besoins et des souffrances tout simplement énormes », explique la Dre Joanne Liu, membre de l’équipe d’intervention d’urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) en Ukraine.
FOURNITURES MÉDICALES D’URGENCE
Les hôpitaux situés près des lignes de front et de bombardements ont surtout besoin de médicaments et de matériel pour effectuer des chirurgies, soigner les blessures traumatiques et panser les plaies. Les besoins se sont toutefois élargis et ils incluent dorénavant les médicaments pour des maladies telles que l’asthme, l’hypertension, le VIH, l’hypothyroïdie et la tuberculose.
MSF a expédié plus de 225 tonnes métriques de fournitures médicales et d’articles de première nécessité en Ukraine, dont une grande partie a été acheminée vers des hôpitaux et des cliniques, ou au ministère de la Santé.
TRANSFERTS PAR TRAIN MÉDICALISÉ
Le 1er avril, MSF a effectué son premier transfert par train médicalisé. Neuf personnes blessées à Marioupol et dans les environs ont été transportées, avec des membres de leur famille, depuis des hôpitaux de Zaporijjia vers des hôpitaux de Lviv à bord d’un train à deux wagons aménagé en service hospitalier de base.
Les transferts par train médicalisé se poursuivent, alors que les demandes en provenance des hôpitaux de l’est du pays continuent d’affluer. [Note de la rédaction : Au 6 juin, MSF avait transféré plus de 650 personnes par train.]
FORMATION SUR LA GESTION DES AFFLUX DE BLESSÉ·E·S
On parle d’une situation d’afflux de blessé·e·s quand un hôpital reçoit, en même temps, de nombreuses personnes. Le personnel de MSF détient une expérience avérée en matière de triage rapide, qui consiste à identifier les personnes qui ont besoin d’un traitement immédiat et les autres, qui se trouvent dans un état moins grave.
« [C’est] l’un des moyens les plus efficaces de sauver le plus de vies possible », affirme Barbara Maccagno, coordonnatrice médicale d’urgence de MSF en Ukraine.
« Il s’agit d’un processus qui s’apprend assez facilement, mais il faut le pratiquer, car il diffère du fonctionnement habituel des admissions à l’hôpital. »
MSF a organisé des formations sur les afflux de blessé·e·s dans plus d’une douzaine d’hôpitaux en Ukraine.
DES BESOINS MOINS VISIBLES
Avant le début de la guerre, nous traitions des patients et des patientes souffrant de tuberculose, à Zhytomyr; aujourd’hui, nous continuons à chercher des moyens de les soutenir, ce qui est un défi lorsque ces gens sont en déplacement.
À Kyiv, MSF a mis en place une ligne téléphonique destinée aux personnes atteintes de maladies non transmissibles, par l’entremise de laquelle les personnes âgées et vulnérabilisées peuvent se faire livrer leurs médicaments à domicile.
Nos équipes fournissent également des soins psychologiques aux personnes qui ont fui des régions où des combats font rage.
ZONES DE GUERRE ACTIVE
Sans l’ombre d’un doute, les plus grands besoins se trouvent dans les zones de guerre active que nos équipes ne peuvent atteindre.
Il faut permettre l’acheminement de fournitures humanitaires vers les zones où les personnes civiles ont besoin d’assistance. En vertu des règles de la guerre et du droit international humanitaire, les personnes civiles doivent être protégées en tout lieu et à tout moment.
AUTOUR DES FRONTIÈRES DE L’UKRAINE
Selon le l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de quatre millions de personnes ont fui l’Ukraine vers les pays voisins.
Nos équipes opèrent des cliniques qui fournissent des soins médicaux et psychologiques aux postes frontaliers, parfois même des deux côtés de la frontière.
Bien qu’il soit réconfortant de voir toute la solidarité dont les habitants et les habitantes des pays limitrophes font preuve envers les personnes réfugiées venues d’Ukraine, nous nous désolons de constater que les États membres de l’UE maintiennent leur approche fortement répressive à l’égard des réfugié·e·s d’autres nationalités qui arrivent en Europe, au lieu de leur garantir la sécurité.
Nous les exhortons à offrir un passage sûr et un accueil digne à toutes les personnes arrivant en Europe en tant que migrants, migrantes, réfugié·e·s ou demandeurs et demandeuses d’asile, où que ces personnes arrivent et peu importe les moyens par lesquels elles y parviennent.