Médecins Sans Frontières (MSF) est profondément enracinée dans un mouvement mondial de solidarité. Au-delà des soins médicaux que nous prodiguons, nous reconnaissons notre humanité commune en nous tenant aux côtés des communautés confrontées à des crises.

Les paroles de ma collègue, la Dre Hager Saadallah, me viennent en tête. Psychologue à bord du navire de recherche et sauvetage de MSF sur la mer Méditerranée, elle a dit : « Nous sommes ici pour nous montrer solidaires envers les rescapé·e·s qui demandent que leurs histoires soient racontées. »

Au fil du temps, nous avons appris à parler de notre travail non seulement dans le but d’attirer l’attention du monde sur les crises, mais aussi pour épauler nos patients, nos patientes, nos collègues et les communautés qui sont directement touché·e·s par ces urgences.

Voilà pourquoi nous encourageons les gens à partager leurs expériences dans leurs propres mots, comme c’est le cas pour Nur Boshor*, un réfugié Rohingya qui travaille avec MSF au Bangladesh et dont l’histoire est présentée dans ce numéro. Nous reconnaissons et tentons de comprendre la violence, la répression, l’iniquité profonde et la négligence délibérée qui ont poussé Nur Boshor et tant d’autres à chercher du soutien. Agir en toute solidarité, c’est regarder au-delà de la blessure, c’est voir la personne tout entière. Cette approche en appelle non seulement à notre compétence médicale, mais aussi à notre empathie et à notre conscience.

En République démocratique du Congo, notre solidarité se traduit par un engagement tangible envers les communautés que nous considérons propriétaires de leurs besoins médicaux et avec qui nous travaillons en collaboration à titre de co-créateurs de solutions. Nous croyons qu’une responsabilité partagée en matière de prestation de soins de santé mènera à des services de santé plus rapidement accessibles, mieux adaptés, plus fiables et plus durables, même dans ce contexte instable.

Sur la mer Méditerranée, nous exprimons notre solidarité en me- nant des activités de recherche et sauvetage, et en fournissant une assistance médicale aux personnes qui ont été secourues. Nous allons également plus loin en dénonçant l’hypocrisie des gouverne- ments européens qui parlent haut et fort des droits de la personne et du droit des réfugié·e·s, mais qui posent des gestes contraires à ces conventions en bloquant systématiquement les voies qui permettraient à ces personnes de trouver la sécurité, allant même jusqu’à les laisser se noyer. Le Geo Barents qu’utilise actuellement MSF et à bord duquel travaille la Dre Saadallah est autant une cli- nique de sauvetage flottante qu’un symbole de protestation.

« Pour MSF, être solidaire signifie que nous plaçons les personnes à qui nous prêtons assistance au CŒUR de tout ce que nous faisons, et que nous les accompagnons dans leur lutte. »

À travers son programme d’inclusion des personnes en situa- tion de handicap, MSF adapte son travail en reconnaissant que l’action humanitaire d’urgence ne se préoccupe guère du niveau d’accès de ces personnes à l’aide humanitaire. Notre objectif est d’intégrer dans toutes nos opérations des moyens d’accommoder toutes les personnes, quelles que soient leurs capacités.

Pour MSF, être solidaire signifie que nous plaçons les personnes à qui nous prêtons assistance au cœur de tout ce que nous faisons, et que nous les accompagnons dans leur lutte. C’est notre huma- nité commune qui unit notre communauté mondiale de dona- teurs et de donatrices pour soutenir les populations confrontées à des crises partout dans le monde.

Plus encore que les soins médicaux que nous fournissons, c’est cette façon d’établir des liens et de construire une solidarité avec les gens qui alimente l’esprit du mouvement MSF auquel vous et moi appartenons.

FAITES UN DON MAINTENANT

Encore aujourd’hui, nous vous demandons de démontrer votre solidarité envers les communautés touchées par des crises. Si vous en êtes capable, je vous invite à faire un don maintenant pour nous aider à continuer à offrir des soins médicaux d’urgence aux personnes qui en ont le plus besoin. Merci de votre soutien

*Ce nom a été changé pour protéger la vie privée.

MSF EN ACTION

Eswatini. MSF soutient la campagne du ministère de la Santé qui vise à accroître la couverture vaccinale contre la COVID-19 qui atteignait environ 28 % en février 2022. MSF vaccine les habi- tants et les habitantes des communautés isolées et des zones rurales dont la plupart ne disposent pas d’établissements de santé ni de points de vaccination, et où les transports publics sont limités. Alors que le pays fait face à une double épidémie de VIH/tuberculose, la COVID-19 suscite la peur et la stigmatisation, et une grande part de la population hésite à se faire vacciner. Les équipes de MSF organisent des activités de promotion de la santé pour briser les mythes et fournir des infor- mations précises. Elles font entre autres du porte-à-porte pour partager des renseignements sur
la COVID-19 et encourager les gens à se présenter aux sites de vaccination mobiles pour y obtenir leur vaccin. En deux semaines, les équipes mobiles de MSF ont administré 7 025 doses de vaccins contre la COVID-19.

Philippines. À la suite d’évaluations menées entre décembre 2021 et le début de janvier 2022, les équipes de MSF ont commencé à fournir une assistance médicale et humanitaire aux communau- tés des îles isolées de Dinagat, Siargao et d’autres régions périphériques parmi les plus touchées par le typhon Rai (connu localement sous le nom d’Odette). Le typhon a frappé les Philippines en décembre, faisant des centaines de morts. Les régions touchées comptent une population combi- née de plus de 240 000 personnes. En collaboration avec les autorités philippines, MSF a soutenu les établissements de santé, mené des cliniques mobiles dans des zones isolées, facilité l’orienta- tion des patients et des patientes en état critique, distribué des articles de première nécessité et fait don de matériel médical essentiel.

Yémen. Le ministère de la Santé a annoncé qu’une frappe aérienne sur la prison de Saada, lancée aux premières heures du 21 janvier 2022 par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, avait tué au moins 82 personnes et en avait blessé 266. Depuis 2015, la coalition bombarde régulièrement des zones contrôlées par Ansar Allah. Ces bombardements ont à cinq reprises touché MSF, des hôpi- taux soutenus par MSF, ainsi que plusieurs autres cibles civiles. Immédiatement après la frappe aérienne, MSF a organisé des dons de matériel médical à l’hôpital al-Gumhourriyeh et a dépêché, le jour même, un camion depuis Sanaa avec d’autres articles. Les équipes de MSF ont aussi travail- lé avec le ministère de la Santé pour aider l’hôpital à gérer l’afflux de blessé·e·s.